Depuis les années 1990, de nombreux projets visant à restaurer le fleuve Rhône sont mis en oeuvre en associant les parties prenantes. Les porteurs de projet de restauration disposent donc d’une expérience conséquente en matière de mobilisation d’acteurs dont nous pouvons tirer parti, afin d’identifier ce qui motive ce travail collaboratif. Dans ce cadre, ma thèse vise à comprendre la place de la mobilisation d’acteurs dans les modes de faire de la restauration sur le Rhône, en tant qu’action publique environnementale. Elle s’appuie en partie sur la méthode de l’intervention sociologique (A. Touraine, 1978), pertinente pour comprendre les logiques d’action des individus. Pour cela, nous mettons en oeuvre cinq ateliers réunissant un groupe ciblé d’acteurs de l’eau et de parties prenantes aux démarches de mobilisation (gestionnaires locaux, membres de bureaux d’études, acteurs de la planification régionale de l’eau). La constitution de ce groupe de travail s’inscrit dans une tradition de pratiques de collaboration entre les multiples acteurs du bassin versant du Rhône instaurées depuis une vingtaine d’années. Cette communication sera l’occasion d’adopter une posture réflexive vis-à-vis de cette méthode éprouvée dans un cadre de recherche-action. Dans quelle mesure la méthode de l’intervention sociologique permet-elle de comprendre les arbitrages opérés par les porteurs de projet dans l’élaboration de projets de restauration accompagnés de démarche de mobilisation d’acteurs ?