Le corps : un objet éducatif en soi - ENS de Lyon - École normale supérieure de Lyon Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2021

The body: an learning subject in itself

Le corps : un objet éducatif en soi

Marie Gaussel

Résumé

Whether beings are defined by a carnal existence or by a disembodied consciousness, the articulation between body and mind remains a difficult notion to think about and address, as shown by the avoidance of the question of the materiality of bodies in school contexts in the research literature. This absence of questioning on the place of the body in school is in itself significant information that points to the current paradoxes of this research object: the body, its functions, its attributes are both omnipresent in contemporary media but seem to be an unthought of reflection carried out in places of education and training. Outline of the presentation: First of all, historically and culturally, body and mind are represented as if they were separate. This is known as the dualistic vision, which distinguishes two entities in humans: a body made of flesh and blood, and a disembodied spirit symbolizing the intellect, consciousness and thought. This body/spirit opposition highlights the spirit and rejects the body, which is associated with human animality. Secondly, the issue of bodies at school has been avoided in educational research literature. Indeed, while the body and its attributes seem to be omnipresent in today's media, it still struggles to be recognized as a central element in learning processes. Little research, few institutional reports, few references to the body in school curricula (other than those linked to certain disciplines such as biology). For historical, religious and political reasons, there is a strong prevalence of so-called cognitive learning over learning about the body. Emphasis is placed on educating the mind about cognitive rather than physical potential. In general, maths, physics and French are more valuable in the eyes of parents and pupils, and more synonymous with success than PE or music (in general). In this context, the question of the body at school is a complex one, because how can we talk about students and teachers as if their minds were wandering around on their own in the playground or the teachers' room? In anthropology and ethnography, for example, we read that the body and mind are not two separable entities, and that human beings are a global whole, combining biological, sociological and psychological elements.
Que les êtres se définissent par une existence charnelle ou par une conscience désincarnée, l’articulation entre corps et esprit reste une notion difficile à penser et à aborder comme le montre l’évitement de la question de la matérialité des corps en contextes scolaires dans la littérature de recherche. Cette absence de questionnement sur la place du corps à l’école est en elle-même une information significative qui pointe les paradoxes actuels de cet objet de recherche : le corps, ses fonctions, ses attributs sont à la fois omniprésents dans les médias contemporains mais semblent être un impensé des réflexions menées sur les lieux d’éducation et de formation. Plan de la présentation : Tout d’abord, historiquement et culturellement, le corps et l’esprit sont représentés comme s’ils étaient déparés. On parle alors de vision dualiste qui distingue deux entités chez l’humain : un corps fait de chair et de sang et un esprit désincarné qui symbolise l’intellect, la conscience, la pensée. Cette opposition corps/esprit met l’esprit en valeur et rejette le corps qui est associé à l’animalité de l’humain. Ensuite, un constat d’évitement de la question des corps à l’école dans la littérature de recherche sur l’éducation. En effet, si le corps, ses attributs, semblent omniprésents dans les médias actuels, il peine encore à être reconnu comme un élément central dans les processus d’apprentissage. Peu de recherches, peu de rapports institutionnels, peu de références au corps dans les programmes scolaires (autres que celles liées à certaines disciplines comme la biologie) Il existe une forte prévalence des apprentissages dits cognitifs sur ceux du corps pour des raisons historiques, religieuses et politiques. L’accent est mis sur l’éducation de l’esprit sur les potentialités cognitives plus que physiques. En général, les maths, la physique, le français ont plus de valeur aux yeux des parents, des élèves, sont plus synonymes de réussite que l’EPS ou la musique (en général) Dans ce contexte, la question du corps à l’école est complexe, car comment parler des élèves et des enseignantes et enseignants comme si leur esprit se baladait tout seul dans la cour de récréation ou dans la salle des profs. Dans les travaux d’anthropologie et d’ethnographie notamment, on lit que le corps et l’esprit ne sont pas deux entités séparables et que les êtres humains sont un tout global, composés d’éléments biologiques, mais aussi sociologiques et psychologiques. Pourquoi, dès lors, le corps ne semble-t-il pas plus central dans les préoccupations scolaires et didactiques ?
Le corps - un objet éducatif en soi Gaussel Marie CRIFPE-2021 version light.pdf (27.2 Mo) Télécharger le fichier
Origine : Publication financée par une institution

Dates et versions

ensl-04414921 , version 1 (29-01-2024)

Identifiants

  • HAL Id : ensl-04414921 , version 1

Citer

Marie Gaussel. Le corps : un objet éducatif en soi. 8e colloque international en éducation, CRIFPE, Apr 2021, Montréal, Canada. ⟨ensl-04414921⟩

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